La nouvelle galette de Satriani est arrivée. Cool on peut la télécharger en direct sur son site ww.satriani.com pour 9€. C'est très appréciable de ne pas avoir à passer par iTunes, Amazon et compagnie comme c'est encore hélas souvent le cas.
La pochette du CD est très réussie avec un Satriani en cuir, une JS2410 et un effet de lumière (peut être un clin d’œil au Story of light de Steve Vai). La nouveauté de ce CD c'est le line-up. Byebye les copains et salut les petits nouveaux.
La conséquence est bonne : nouveau son. La formule avait déjà bien marché que ce soit sur l'album rouge bluesy ou bien n'avait pas remué les foules (Engines of creation). Je vous livre donc à chaud mes impressions sur chaque titre écouté pour la première fois. A noter qu'un album ne s'écoute pas en une seule fois (surtout ce genre de CD très fouillé) mais ça permet de faire parler de l'artiste et de repérer les pépites.
01-Unstoppable Momentum
Satch ouvre le bal avec le morceau titre de l'album. Dès les premières notes, le son de batterie a changé par rapport aux précédents albums. Quelques arpèges sur une mesure à 5 temps et un coup de whammy plus tard l'ambiance est posée. Le morceau défile, les guitares harmonisées débarquent. Tout est bien callé et assez dense. La whammy arrive pour un micro thème. Le solo est posé sur un riff. Le tout est dans un univers rock. C'est sympa. Le son de gratte très bon. Le riff en arpège qui fait office de trame rentre rapidement dans la tête. A la fin le batteur envoie du gros break bien cool, ça fait plaisir surtout que ce n'était pas courant dans les précédents albums.
02-Can't Go Back
Back to the 80's ! Un titre moderne aux sonorités 80's. Ça ne veut rien dire et pourtant ! Beaucoup de delays, des synthés, un gimmick répétitif. Un titre assez dance-floor. De beaux arpèges précèdent le solo qui se veut très rock n'roll. Un break plus tard et on repart dans l'univers de U2. La wah wah vient enrober le tout. Je trouve que ce titre tout comme le précédent amène un vent de fraîcheur au niveau des ambiances produites par Satriani. Son jeu de guitare reste par contre inchangé, mais ça, on le sait depuis longtemps.
03- Lies and Truths
Intro aux violons. Vient ensuite une batterie à l'ambiance Jungle et un riff harmonisé très sympa. Ça me rappelle Engine of creations qui utilisait ce genre de beat. Après ce riff au delay on part ailleurs, puis ça module. Niveau cohérence c'est assez étrange. Nouveau changement pour une sorte de Refrain. C'est quoi ce bordel ? Puis se greffe un pont assez dark. Pour le moment je n'ai rien identifié. Puis vient le solo en tapping sur la première tourne. En gros si la suite est logique il y aura un solo sur chaque partie qu'on vient d'entendre : bingo ! Revient ce Refrain qui sort un peu de nulle part. Dommage, il est bien, mais se connecte assez mal. On repart sur le riff d'intro et le morceau est fini. Pour le moment à la première écoute c'est un morceau un peu bordélique. Dommage la première ambiance aurait gagnée à être développée, ou alors mieux connecté l'ensemble.
04-Three Sheets To The Wind
Intro aux claviers sur un rythme ternaire. Encore une nouvelle ambiance que Joe n'a jamais proposé dans ses albums bluesy jazzy. Au niveau des arrangements on a des cuivres (synthés probablement) qui doublent la gratte. Le morceau défile très bien et tout est cohérent. Par contre le son des cuivres est vraiment spécial (on les entend très bien sur le break) et a pour ma part du mal à s'intégrer, j'ai souri en les écoutant.
05-I'll Put A Stone On Your Cairn
Intro Mixolydienne aux synthés. Puis la guitare rentre seule avec les synthés. Ça me rappelle ce que fais Jeff Beck. C'est très mélodieux. 01 minute 42 de joli son. Synthés un poil forts.
06-A Door Into Summer
Ce morceau a été diffusé avant la sortie de l'album. Je ne l'ai pas forcément apprécié au moment de sa sortie en le trouvant un peu quelconque. On va voir aujourd'hui, c'est parti :
Intro aux synthés. Le riff est bien, simple et cool. Le thème est à la Satriani : Simple efficace et bien phrasé. On est dans un univers musical que Satriani a déjà proposé maintes et maintes fois. C'est sa signature artistique. Le morceau défile bien. Le solo est excellent. J'aime les interventions du batteur qui se montre parfois. Le break à 03min04 un poil court aère le morceau. Grosso modo tout est basé sur le riff d'intro. Un morceau taillé pour la scène et la béatitude : content !!!
07-Shine On American Dreamer
C'est reparti pour du rock binaire dans la lignée du morceau précédent. Intro très simple : Poom-tchack. Le thème n'est pas extraordinaire. Le Refrain est cool. Le piano (en fond) a tendance à adoucir le morceau. Le solo est très sympa. Par contre avec le morceau précédent, les deux étant sur une harmonie proche (mixolydien) et dans un délire semblable ça devient un poil chiant. Le morceau se termine assez simplement en répétant le riff. Ca tourne quoi.
08-Jumpin In
Le Kick drive le riff et nous propose un truc taillé pour la scène. Le synthé vient un peu décorer. Je ne suis pas fan du son de synthé (encore). Un riff à la Satch Boogie (avec pas mal de pull-offs) fait office de gimmick. Ensuite vient une ambiance à la James Bond. Premier slap bass entendu (jeu en octaves) à 1m26 avec une guitare funky. Du synthé de la whammy et finalement une ambiance assez sympa. Le morceau se rembobine et recommence depuis le début. Bon bah j'imagine que le solo ne va pas tarder à se pointer ! Il y a une harmonie intéressante sur ce passage à la James Bond. Par contre sur la globalité du morceau je dirais qu'il est assez inégal. Un son de synthé très moche sur l'intro avec une intro qui d'ailleurs n'a vraiment rien à voir avec le reste du morceau. Dommage.
09-Jumpin out
Mise en place pour commencer. Un rythme ternaire jazzy. Ça commence sur une harmonie mineure harmonique. C'est assez rigolo avec quelques effets de guitares sympas. Serait-ce l'inspecteur Gadget ? Pour moi c'est encore un vent de nouveauté sur la disco de Joe. J'aime beaucoup ce nouveau batteur qui ici envoie du bon break de cochon. A 02 minutes Joe place son ambiance Satrianienne sur fond de batterie filtrée. L'ambiance qui suit est superbe. Le solo également. Ce morceau s'avère être excellent, entraînant et inspiré. GG !
10-The Weight Of The World
Intro aux synthés en accords suspendus. Ca module. Joe rentre et fait péter la wah ! On entend bien le souffle de son ampli à 00:40 qui nous prévient qu'on va sûrement s'en prendre plein la tronche ! Et bien voici une grosse blague : ça part en gros riff des années 80 aux synthés ! Très spécial et donc nouveau ! C'est rigolo. Puis Joe rentre sur une autre tourne qui rappelle un morceau d'Engines of Creation (Until we say Goodbye). Pour le moment la cohérence n'est pas au rendez vous pour mes oreilles. Le solo de gratte est très sympa. Le batteur se fait plaisir. Le morceau se finit sans surprise en rabâchant ce qu'on a déjà entendu au début. Morceau assez bizarre.
11-A Celebration
Le petit dernier (02:47). Rythme soutenu en croches, on part directement sur le thème avec le piano qui décore. C'est joli. La batterie a quelque chose de celtique (si je ne m'abuse). C'est marrant mais j'ai repéré des trucs dans le genre sur le dernier album de Coldplay : Ça sent le procès de la vengeance hihi ! Ce morceau est pas indispensable mais apporte un poil de nouveau son. Un petit riff ou gimmick aurait été bienvenu pour mieux l'identifier.
Globalement :
Les plus :
- Globalement j'ai trouvé que cet album proposait de nombreuses sonorités pas entendues dans la discographie de Satchy. Mieux (ou pire) l'album semble coller à l'air du temps avec beaucoup de synthés. J'ai repéré plusieurs passages ou la guitare est même absente.
- Le mixage est bon dans la veine des dernières prod de Satriani mais avec encore plus de synthés et de delays.
- On notera également un batteur très intéressant qui se met quelques fois en avant et fait du très bon taf.
- La moitié de l'album est je trouve géniale (puis un quart pas mal et un autre quart plus difficile).
- De plus avec la grande mode du moment où on à l'impression qu'il faut être guitariste de fusion pour être considéré comme bon ou intéressant (hélas), ça fait du bien d'écouter du rock sans tous ses chromatismes hihi.
Les moins :
- Le bassiste reste très discret, j'aurais aimé en remarquer plus à la première écoute.
- Certains sons de synthés ne sont pas bons (ou pas à mon goût) et ont du mal à s'intégrer au projet.
- Quelques morceaux sont assez difficiles à cerner.
Conclusion :
Et si finalement c'était ça la formule magique de Satriani ? Jouer avec de nouvelles personnes à chaque album pour ne pas perdre l'inspiration et finir par tourner en rond ? En effet l'album précédent (Black Swans...) était très sympa et Joe venait alors de tourner avec ChickenFoot. L'inspiration semblait repartie. Si je devais mettre une note, alors l'album aurait à la première écoute 8/10. Très sympa et dans l'ère du temps !
Franck Graziano
www.satriani.com
