Mercredi 23 juillet :
Je profite des vacances pour faire une journée complète : matin et après midi !
Correction des devoirs : la finition de la tête n'est pas parfaite mais on est quand même sur un niveau de finition assez élevé. De toutes façons la perfection au premier coup, j'y croyais pas. Moralité : il faut y aller très doucement que ce soit avec la lime ou le papier de verre.
Il faut aussi faire très attention à ne pas arrondir le chant et travailler bien perpendiculairement. Pour cela une cale est nécessaire dans l’utilisation du papier de verre.
Découpe du corps dessiné samedi dernier et finition de celui ci.
Je commence par la découpe à la scie à ruban : attention, contrairement à la tête d'exercice, il ne faut pas s'approcher trop près du bord : les traces de découpes se voient et sont difficiles à faire partir. A l'inverse, c'est très facile de récupérer un millimètre supplémentaire au ponçage.
Donc, après la scie à ruban, on passe à la ponceuse, pardon aux ponceuses : la jaune pour les parties convexes ou droites et la orange pour les parties concaves. Là c'est un travail long et minutieux qui s'annonce : on "sent" avec le doit sur le chant les petites imperfections. Il faut arriver à faire le gabarit le plus proche possible de la perfection. Il sera utilisé pour façonner à la toupie le corps définitif et tous les moindres défauts seront reproduits. Ce qui est fastidieux, c'est que en corrigeant un défaut, on en crée souvent un autre, de plus en plus petit. Et le moindre faux pas oblige à refaire une courbe, un galbe...
Question à ce stade : et la jonction corps manche ?? Ou peut on couper ??
Pour répondre à cette question, il faut avancer plus sur le projet : quel diapason ? nombre de cases ?
Donc l'idée est de partir sur une 24 cases (ça reste à confirmer suivant la place restant pour les micros) en diapason PRS.
Donc Luc (le luthier) réalise un gabarit de touche (il m'en fait la démonstration car là, ça devient un travail de haute précision : j'aurai à faire le mien un peu plus tard). A partir du gabarit de touche fait grâce à une règle de diapason, je repère l'emplacement de la frette 0, de la 24 ème frette mais aussi de la 17 ème frette qui sera la jonction corps manche.
Nous sommes partis sur 42 mm au sillet et 56 mm à la 24 ème case.
A partir de là... ben il faut placer la touche avec précision : on trace l'axe du manche et on repère l'emplacement des pontets du chevalet. Pour cela, on repère aussi la 12ème case et on reporte après la 12ème case la même distance qu'entre les frettes 0 et 12.
On a donc précisément des repères visuels et on vérifie que le tout parait équilibré.
A partir de là, la jonction corps manche est validée et on peu couper le gabarit bien droit.
On travaillera bien sûr l'accès aux aigus mais tout ce qui est caché sera le plus droit possible afin de faciliter le positionnement du manche dans sa cavité, mais aussi de le stabiliser.
A y être, Luc me demande de réfléchir au design de la tête et du chevalet. En effet, le corps creux ne permet pas facilement l'implantation d 'un vibrato. En contrepartie, je gagne la création d'un cordier personnalisé qu'on usinera dans de l'aluminium et sur lequel on insérera un tun-o-matic de SG (plus fin que celui d'une LP). Ce travail est à finir pendant les vacances.
Je "finis" le gabarit du corps : il reste encore quelques menues retouches mais je suis allé au plus loin de mes capacités de concentration du jour.
Dans l'outillage récupéré, il y a une magnifique lame de ciseau à bois forgée qui est complètement pourrie et sans manche. Mais la qualité de l'acier est là. Luc l'a retaillé (trop de travail pour un débutant comme moi). Dans une chute de Merisier il découpe un manche dégrossi dans lequel on insère la lame. Charge à moi pendant les vacances de sculpter ce manche à ma main.